« Toutes les voix comptent » de Niti Marcelle Mueth et Gabriella Kinté Garbeau

En complément…

La grande majorité des femmes ont déjà été la cible de harcèlement ou de commentaires non sollicités sur leur corps ou leur choix de vie. C’est une façon d’objectiver, de contrôler et de dépouiller les femmes de leur individualité.

À titre d’exemples, les femmes asiatiques sont souvent fétichisées comme des femmes exotiques, fragiles et soumises alors que les femmes noires sont perçues comme des tigresses, des panthères, bref des animaux que l’on doit dompter, voire posséder.

La majorité de ces stéréotypes sont hérités de l’esclavage et du colonialisme et ont été alimentés par la pornographie. Ces femmes ne sont pas vues pour ce qu’elles sont, mais plutôt pour ce qu’elles représentent caricaturalement. Or, aucune femme ne souhaite être reléguée aux stéréotypes raciaux ou sexuels qu’elle est censée représenter.

D’autres, comme les femmes autochtones, sont souvent dépeintes négativement : on suppose qu’elles ont des problèmes de consommation ou qu’elles vivent aux crochets de l’État. On omet souvent le rôle destructeur et discriminatoire qu’a eu le colonialisme sur leurs communautés et dans leurs vies. Quant aux femmes musulmanes, elles se font souvent invectiver, voire agresser physiquement sur la rue, particulièrement si elles portent le voile. D’une part, on les croit soumises (à leur mari, à leur religion, etc.), d’autre part, on aimerait qu’elles se soumettent à nos diktats. Un peu contradictoire, non?

Dans tous ces cas, on attribue aux femmes non blanches des stéréotypes négatifs qui viennent ajouter d’autres discriminations à celles que vivent l’ensemble des femmes.

Suggestion d’action à mettre en place :

  • Parler de notre histoire, de nos parcours, de nos religions et s’écouter permet de mieux se comprendre et de déconstruire des stéréotypes ou des préjugés que nous pouvons avoir les unes et les uns envers les autres.

Niti Marcelle Mueth

Niti Marcelle Mueth est une artiste multidisciplinaire et directrice artistique indépendante. Évoluant de manière fluide entre l’art et les pratiques orientées vers le design, elle s’investit dans la narration visuelle s’articulant autour de la réflexion des expériences d’individus issus des communautés de personnes autochtones, noires et de couleurs (PANDC). Sa pratique multidisciplinaire s’étend de la conception graphique, à l’illustration, à la sérigraphie et à l’animation.

Gabriella Kinté Garbeau

Gabriella « Kinté » Garbeau est auteure, militante antiraciste, afroféministe et la fondatrice de la librairie Racines. Après ses études en travail social, elle a œuvré plusieurs années auprès des jeunes de Montréal-Nord et des femmes en difficulté du centre-ville. Par la suite, elle a mis sur pied Racines, une librairie spécialisée, avec la profonde conviction que la représentation des personnes racisées par la littérature et l’art sous toutes ses formes est plus que nécessaire afin de mettre de l’avant la vie et les luttes de celles-ci.