« Mon gros corps effacé » de Marie-Noëlle Hébert

En complément…

Parmi les différents diktats de beauté, celui de la minceur est certainement l’un de ceux qui a le plus de répercussions sur nous et dans nos sociétés. Très tôt dans l’enfance, dans nos livres et nos émissions jeunesse, à la télévision, au cinéma, dans les publicités, un seul modèle de beauté est proposé : celui du corps mince.

Non seulement la diversité corporelle est encore aujourd’hui peu valorisée, mais le corps gros – surtout celui des femmes – est associé à la laideur. Qui n’a jamais dit ou entendu : « Ark, regarde mon bourrelet »?

C’est cela, la grossophobie : le dédain ou la peur d’être grosse et les discriminations qu’elle engendre :
« Personne ne juge les femmes minces qui mangent au McDo, mais tout le monde juge les grosses qui mangent tout court. » – Source

  • Se faire refuser un emploi, parce qu’elles sont jugées comme étant des personnes à problèmes ou paresseuses.
  • Être incapable de trouver des vêtements à sa taille.
  • Être jugée sur son apparence plutôt qu’être reconnue pour ce que l’on est.

Ce rapport, que nous avons avec les corps gros, a de graves effets sur plusieurs femmes : faible estime de soi, troubles alimentaires, imposantes dépenses monétaires pour être minces (régimes, chirurgies, etc.)

Comme société, nous valorisons maladivement la perte de poids, félicitant et complimentant celles qui maigrissent. Pourtant, la perte de poids n’est pas nécessairement positive. Elle peut, par exemple, être causée par la maladie (physique ou mentale), des problèmes de consommation ou des troubles alimentaires. À l’inverse, un surplus de poids peut aussi être synonyme de très bonnes habitudes de vie. Le poids des gens dépend de multiples facteurs et varie normalement au cours de leur vie. Être mince ne signifie pas nécessairement être en santé!

Marie-Noëlle Hébert

Marie-Noëlle Hébert est une illustratrice résidant à Montréal. En grande partie autodidacte, elle a obtenu une attestation d’études collégiales (AEC) en Illustration publicitaire au Collège Salette. Sa première bande dessinée, La grosse laide (Éditions XYZ) a remporté le Prix des Libraires 2020. Elle a également réalisé une série d’illustrations pour le documentaire Carricks – dans le sillage des Irlandais (Viveka Melki, produit par Tortuga films) et illustré l’album jeunesse Le voyage de Kalak (Éditions Cuento de luz). Elle travaille actuellement sur deux projets littéraires.